l'efficacité, c'est le silence

Abelforth (Abe) ● Carnegie
[ You know, it's true what they say about little boys:
born with no natural inclination to share. ]

PRENOM(S) NOM : Abelforth, des syllabes agencées les unes contre les autres, étreintes datant d'une époque révolue. Peut-être était-ce dans l'espoir de perpétrer des lettres de noblesse qu'ils n'ont jamais accepté de perdre? Il ne pourrait les blâmer, être fait de chair, d'orgueil et de sang. Carnegie, lignée d'Écosse, depuis longtemps imbriquée dans le Nouveau-Continent, plus que disposé à embraser ce rêve américain qui baigne l'imagination d'une nation entière. AGE : Il a trente-trois ans au compteur, ayant parfois l'impression d'en avoir un millier, d'autres jours - les bons - il se sent vingt-cinq ans d'âge, ni plus ni moins. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Natif d'ici, Saint-Petersburg. Enfant de la Floride dans toute sa décadence et opulescence dès que les billets brûlent les avides phalanges. ORIGINES : Écossaises, sans doute possède-t-il des racines galloises quelque part au creux de ses veines. STATUT CIVIL : Il n'a jamais pris le temps de se poser, plus avide de sensations fortes et de nouveautés que de stabilité. Il a le regret, certains jours, de s'éveiller sur un lit inhabité par la chaleur rassurante et le parfum capiteux d'une femme, une vraie. Une chaleur non-éphémère, sempiternelle. C'est récent, ce sentiment. Troublant, aussi. ETUDES/METIER(S) : Il était destiné à des sphères de la société qui ne l'ont jamais attirés, et il s'est débrouillé pour s'émanciper d'une certaine manière : la détention juvénile. Lieu où il a découvert la discipline, et la béatitude de pouvoir cesser de tout soupeser. Cet abandon rassurant l'a mené vers les forces armées, et son amour pour la mer, le réconfort que l'océan lui procure, lui ont permis de s'orienter vers les eaux. Une décision conséquente, des résultats brillants, un physique et une discipline de fer, les SEAL l'ont accueilis à bras ouverts, enfin, si on peut appeler la dureté des entraînements et du mode de recrutement de l'hospitalité. Résigné de ce statut ne fut pas un choix, il n'eut aucun libre-arbitre. Imposé plutôt, et il a du mal à tolérer l'absence de directions suivants le fait d'avoir été relevé de ses fonctions. PARCOURS : S'il a un jour imaginé que son univers se résumait à des frontières terrestres, il a depuis écumé ciel et terre, mer et air. De par sa profession, il a vu ce que la prunelle humaine ne devrait pas être habileté à observer, ce que l'esprit des hommes n'est pas à même d'imaginer dans son entièreté. Il a vu le monde tel qu'il est, abominable et cruel, mais ne s'en souciait qu'à temps perdu, lorsque la routine olympienne lui permettait deux goulées d'air non-dirigées. C'est le silence sous l'écume qui lui permettait réellement de s'épanouir, de trouver un répit en zone de guerre, de trouver refuge dans les tréfonds de la mer alors qu'il l'arpente en mission commando, c'est-à-dire sans y faire de quartier selon le mot d'ordre ayant été livré. Il était présent lors des ouragans, déployé sur sa terre natale pour rescaper les survivants, retrouver les morts et les ramener à leurs pairs vivants. Des visages connus, bien souvent, beaucoup plus difficile à assumer que des traits blafards étrangers. Ç'en est suivi une décadence qui ne lui ressemble en rien, un refus catégorique d'intégrer cette vérité de corps brisés sur la côte, des âmes qui lui ont sourit par le passé, des êtres qu'il eut côtoyé, figurants anonymes pour certains, des faciès amicaux pour d'autres. Confusion, débâcle, capharnaüm de ressenti et flots intarissables de souvenirs, flashs insupportables : il s'est perdu dans la foulée. Conséquemment, de son titre il fut dépourvu, de ses fonctions il fut relevé. En somme, il a l'impression de ne plus être personne, un étranger à son propre reflet, un traître, renégat à ses obligations.  PLUS GRAND REVE : Il n'est pas de ceux qui rêvent, il préfère les faits mesurables, tangibles. Il aspire à ce cadre rassurant et rigide dans lequel il évolue et stagne à la fois, de revêtir de nouveau les honneurs au sein de son escadron, quoi qu'ils en pensent eux, les rêveurs, ceux qui ont passé trop de temps sur les bancs d'école pour connaître ou, pour de rares exceptions, se rappeler ce qu'est la réalité, ce qu'est le terrain sous leurs pieds éduqués. AMBITION : 80% à sa manière un peu tortueuse, cependant, difficile à percuter si l'on n'habite pas ce crâne torturé.  TRAITS DE CARACTERE : Caractériel, charmeur, colérique, consciencieux, dévoué, diligent, discipliné, égocentrique, impulsif, intègre, naïf, orgueilleux, possessif, protecteur, rationnel, rigide, vieux-jeu. GROUPE : left behind. AVATAR : Henry Cavill.

ACIER ▷ Abe, il est un amalgame étonnant de traits disparates. S’il s’avère être tempétueux, colérique et emporté, il suffit d’insuffler un semblant de cadre social suffisamment rigide – comme celui de l’armée – et il devient docile, se délestant volontiers de ses états d’âme pour suivre les ordres sans jamais les discuter. Il s’avise également être un incontournable alors qu’il s’agit des membres de son escadron, prêt à crever pour eux, prêt à verser le sang et prendre la vie si cela s’avère nécessaire. Sans broncher, sans ciller, des visages qui ne viendront jamais le hanter, ni le faire douter. Il est une pièce d’un puzzle efficace et ordonné, mais dès qu’il se retrouve maître de ses faits et gestes, responsable en tout et partout des conséquences de ses actes, il perd pied, devient arrogant, égocentrique et impétueux. S’il rêve de fonder une famille, de voir une ribambelle d’enfants orner de leurs rires les murs sans histoire d’une maison qu’il aura construit pour eux, il est incapable de se poser, en proie aux doutes quant à une possible fin qui n’a rien de ce scénario idyllique qu’il ressasse à temps perdu, presque honteusement. Alliage robuste et solide qu’est ce vaillant, quoique fragile, être métallique.

ARGENT ▷ Ils ont fait fortune, les Carnegie, car ce sont fondamentalement des êtres avares et avides, tant de richesse que de pouvoir et d’influence. Sans surprise, ils se sont lancés dans les domaines d’avenir à tout temps, toute époque, enflammant les passions en touchant aux chemins de fer, hydrocarbure et télécommunication. Firme associée au marketing, collaboration étroite avec la Bourse de New-York, les billets verts foisonnent et les uns sont heureux, comblés par cette abondance qui ne saurait tarir. Il fait faux bond aux siens, insensible au tintement de l’argent comme de l’or, nullement excité à la vue de billets effeuillés. Certes, pour ne pas déplaire aux siens, il s’est affublé d’un luxe qui a de quoi donner la nausée alors qu’il se trouvait sous leur tutelle, mais cela s’est résolu, résorbé lors de son enrôlement. La fierté et l’orgueil, peut-être, de l’autosuffisance le poussant à refuser les fonds intarissables de la colossale fortune familiale. La relation s’est écaillée au passage, frustrant père et usant mère au passage. Même ses frères et sœurs s’en sont éloignés, lui l’étranger parmi les siens, lui à qui l’opulence ne convenait pas.

ÉTAIN ▷ Il a toujours eu de la facilité à s’éprendre d’une comme d’une autre, pour une nuit ou pour dix, rarement plus. Certes, certaines muses l’ont amusé pendant des mois, les plus excentriques et sauvages d’entre elles, mais la lassitude ou la peur venait tordre ses entrailles, le faisant fuir ou chassant les demoiselles qui ne savaient où donner de la tête. Il les affectionne toutes, blonde au parfum floral, incendiaire rousse qui savait cuisiner, cette brune ténébreuse aux passe-temps étranges, la délicate et sensible chevelure de jais aux prunelles vairon. Il les a toutes appréciées comme il sait le faire, d’une façon étrange, temporaire. Il rêve de celle qui est un peu tout à la fois, et même rien de tout ça d’une certaine manière. Il rêve de l’inaccessible, il rêve de l’inconnu et de chez lui.

FER ▷ Une routine établie et rassurante meuble son quotidien, il n’en déroge pas, jamais, faute de quoi il perd pied, se retrouve complètement désoeuvré. Ses prunelles pétillent dès l’aube, et même un peu avant, et il s’adonne au culte du corps, entraînement militaire qui étiole les heures jusqu’à ce que l’horloge indique sept heures. Puis les repas, nombreux et copieux, suivi d’une douche qui s’éternise s’il en a le loisir. Il avait celle de son unité, avant, mais a du composé avec la solitude et l’absence de supérieur chargé de la faire respecter. Il travaille le bois, lentement mais surement, construit de quoi voguer sur les mers plutôt qu’en sillonner les fonds. Un jour à la fois, il perd notion du temps, si bien qu’il encadre cette passion d’une balise tintant sur son cellulaire, faute de quoi la nuit peut tomber sans même qu’il n’ait eu l’impression de sourciller. Il trouve le chemin de l’eau de nouveau, la mer idéalement, sinon une piscine, malheureusement. S’en suit un jour sur deux ou trois un passage dans un bar, un restaurant, parce que côtoyer des gens, c’est essentiel finalement. Du moins, c’est ce qu’on lui a rappelé dernièrement.

PLOMB ▷ Il est de ceux qui préfère le silence bien senti plutôt que les paroles futiles. Il écoute, il observe, mais il s’exprime peu par les mots, à peu près autant par le non-verbal. On lui cherche une expression, un cillement pouvant susciter une réaction, une émotion quelconque. Sans être vide, il est plutôt neutre, la plupart du temps. C’est désolant, considérant que ses éclats de rire et sourires, quoique rares, semblent avoir le pouvoir de renverser complètement les témoins de ce rare évènement.

OR ▷ Mention d'honneur.

(hors-jeu):