doggystyle

❖ and you must win.

[ elle n'était pas faite pour les projecteurs
et les paillettes
ses genoux écorchés peuvent à peine
la porter ]

On a pas tous la même chance, à la loterie de la vie. Certains se retrouvent dans un foyer aimant, avec assez d'argent pour ne pas s'inquiéter de l'avenir. Et d'autres, comme Rosalee, on commencé leur vie avec le rejet de leurs parents. Du moins c'est comme ça qu'elle l'a compris. On ne voulait pas d'elle, alors on l'a déposé dans la rue devant un hôpital. C'était comme ça, pas autrement. Elle s'est toujours dit, qu'au moins elle partait avec l'avantage de savoir qu'il ne faut rien attendre de la vie. Il faut décider de ce qu'on veut faire et non attendre qu'il nous arrive quelque chose de bon, de meilleur. Les foyers c'était pas son truc, trop de voles et trop de mauvaises personnes. Et puis elle supportait pas de voir les grands yeux tristes des dames qui s'occupaient d'elle. Parce qu'elle est de ces enfants qui ont un regard qui vous laisse l'impression de connaître la couleur douloureuse de leur âme, sans pour autant en comprendre la signification. Ce n'était pas une de ces enfants à problèmes. Mais disons qu'elle avait cette intelligence particulière, cette compréhension de la vie, qui la rendait intouchable et impossible à sauver. De toute façon, elle ne voulait pas être sauver. Elle voulait simplement se sauver. Et la rue était bien plus chaleureuse qu'un foyer qu'une famille d'accueil aux mœurs dangereuses. Elle ne pouvait plus se retrouver avec une mère d'accueil qui la prenait simplement pour le chèque chaque semaine et lui donnait moins à manger que ses véritables enfants, justement parce qu'elle n'était pas sa fille. Ou de celles qui s'achetaient des sacs à mains de marque avec l'argent de l'assistance sociale.  Elle voulait qu'on la désire, qu'on veuille d'elle plus que tout autre chose. Fallait mieux la rue, au moins là elle s'est trouvé une petite famille. Les marginaux, les gens de l'ombre. Ceux qu'on n'ose pas regarder de peur d'avoir une culpabilité germer dans l'estomac. Ceux qu'on évite d'un geste sec de la main, parce qu'ils ne sont pas assez bien habillés, parce qu'ils sentent fort ou parce qu'ils osent vous demander de l'argent. « Va à l'école, c'est pas ta place la rue, gamine. » Un discours, une chanson qu'elle entendait à chaque coin de rue. Alors qu'elle regardait avec ses grands yeux de rêveuse, les sacs Chanel, les lunettes Dior et les chaussures à la semelle rouge, de toutes ces dames qui la rejette les lèvres pincées. Le rejet de la mère, qui lui revient à la gueule encore et toujours. Rosalee, elle se dit la revanche mordante qu'elle deviendra elle. Oui elle, la dame qui avec ses dollars qui dépassent de son sac de marque.

[ tu n'étais pas prête
à voir ton monde s'éclairer
sa beauté t'as
transcendé ]

« Hey m'sieur, t'as pas 1 dollar ? » qu'elle scande à la ronde alors qu'elle squatte devant un distributeur de banque. Le monsieur, costard, cravate et une gueule de gars hautain. Il la regarde pas une seule seconde, grommelle une sorte d'insulte que Rosalee à eut le temps de décrypter avec le temps. « Pas la peine d'être grossier m'sieur, on discute c'est tout. » Qu'elle lui dit, avec son bagout habituel, le sourire qui fleurit sur sa petite bouche d'enfant. A quinze ans on a cette énergie intenable, qui nous permet de tenir face à l'injustice de la vie. Ce n'est pas aujourd'hui que Rosalee va avoir un peu d'attention de la part des habitants de St Pete. Il y a des jours sans, quand on fait la manche. Et il y a des jours où une petite brunette vous rejoint, en poussant un énorme caddie comme s'il s'agissait de sa maison. « Un petit café ça te dis ? » Qu'elle lui propose en lui montrant d'un geste de la tête, l'énorme thermos qu'elle trimbale dans sa maison. « T'es nouvelle ? » Qu'elle lui demande avec sa méfiance habituelle. Nouvelle dans la rue, qu'elle veut dire. Pour l'instant elle ne répondra pas à sa question, sa proposition. Parce que cette nana elle l'a jamais vu, alors que ça fait presque huit ans qu'elle vie dans cette rue, cette ville. Elle connaît les coins chauds quand il y a une petite brise les soirs d'hiver. Elle connaît les endroits où les flics vont pas la faire chier. Et cette jolie brune, elle la connaît pas du tout. « Ouais, je suis arrivée là semaine dernière. Mais y a une rumeur comme quoi je suis née ici. » Qu'elle lui répond avec un air enjoué en lui servant une petite tasse de café. Rosalee est pas encore certaine d'acceptée, parce qu'elle est peut être folle. Il y en a pas mal des fous dans la rue. Sait-on jamais, elle aurait put lui mettre un truc pour l'endormir et lui piquer ses affaires. Faut dire qu'elle en a des tas d'affaires dans son caddie. « Je bosse pour la vieille Lulu, tu la connais ? » Les yeux de Rosalee s'éclairent, la vieille Lulu. Tout le monde la connaît. Elle vient souvent donner du café, ou des couvertures. Mieux, elle offre sa compagnie et ses histoires rocambolesques, c'est important quand on se sent seul. Du coup, elle accepte le café, en hochant la tête vivement. « Bah oui, tout le monde la connaît. Elle te paye avec quoi ? » Elle demande, parce qu'il y a une rumeur comme quoi la vieille Lulu elle est à la bonne avec certains dealer et qu'il y a des jeunes qui bossent pour elle pour quelques doses. La gamine, elle lui répond d'un sourire vague. Rosalee comprend tout de suite, qu'elle est ce genre. Le genre de gamine qui se pique. Y a plusieurs gamins des rues, ceux qui volent, ceux qui se droguent (certains peuvent être des voleurs également) et les crieurs (ceux qui vous chantent des doléances dans la rue). Rosa, c'est la dernière catégorie. Ça ne veut pas dire qu'elle n'a jamais volé, mais la drogue ça elle est n'y est pas encore. Peut être dans quelques années quand elle se rendra compte qu'elle n'aura jamais droit à sa part de bonheur. (…) « Rosalee, c'est le plus beau prénom que j'ai entendu de ma vie. » qu'elle raconte, alors qu'elle vient de se faire un fix. La brune observe sa nouvelle amie avec un drôle d'air sur le visage. Elle n'aime pas la voir se droguer, mais son cœur s'échappe sur un battement incertain quand ses yeux nostalgiques regardent son âme. Elle croit bien qu'elle l'aime, sauf qu'elle n'a jamais aimé personne. Alors ça la rend bizarre, cette chaleur moite dans son ventre. Franny glisse une main dans ses cheveux. « T'es belle, la plus belle du monde Rosalee. » Elle lui répond d'un sourire timide, ses yeux fixant nerveusement le sol du squatte. « Je vais te dire un secret. » Qu'elle ajoute, en s'agitant près de son gros sac à dos façon militaire. Elle en sort une lettre chiffonnée, lue et relue. « Vas y regardes. » Rosa, se saisit de la lettre qu'elle lit avec attention. Les mots d'une mère qui regrette l'abandon de sa fille. Une mère qui veut la retrouver. Elle balance ses pupilles surprises sur son amie. « Et ouais, je suis ici pour ça en faite. J'étais au foyer, j'ai reçut ça. Et puis je me suis dis que pouvais au moins faire le déplacement. Et tu sais quoi ? Ils sont blindés, riche à souhait. » Qu'elle lui raconte un rire étrange sur les lèvres. « Riche ? Tu veux dire qu'ils pouvaient s'occuper de toi mais ils ont choisit de pas le faire ? » Elle demande, pour être sûre. Elle retourne dans la lettre et comprend qu'il y a une histoire de religion là dessus. « Ouais, elle dit qu'en faite elle était enceinte avant le mariage et elle est d'une famille hyper conservatrice tu sais les conneries de ce genre. Elle avait sois-disant pas le choix de m'abandonner dans l'état de New-York.... » Elle est amer et pas seulement parce qu'il y a un poison froid qui lui coule dans les veines. (…) « Je t'aime. » Une jolie phrase susurrée au creux de l'oreille, une mèche de cheveux délicatement déplacée pour laisser à Rosalee le loisir de capturer le regard de son amie, son âme-soeur. Leur corps entrelacés alimente une chaleur enivrante. « Alors toi aussi tu vas m'abandonner. » Qu'elle affirme sur un ton morbide, elle était comme ça Franny toujours une lueur lugubre dans le coin de l'oeil, toujours une phrase sombre sur le bout de la langue. Rosalee la pousse d'un geste brusque et se redresse le cœur boudeur. Deux ans qu'elles s'aiment, deux ans qu'elle lui compte ses incertitudes. Elle ne prend pas la peine de rassurer sa chérie, elle se redresse tout de même à son tour, pour mettre la main sur sa seringue neuve. Un soupire violent s'échappe de ses lèvres. « Arrête ça, tu te détruis Franny. » Qu'elle lui balance avec violence en se levant de leur lit improvisé pour enfiler son jean. Un rire éclate derrière elle et les larmes perlent déjà sur ses joues. La colère gronde elle lui monte à la tête, comme un brouillard épais. « Je me casse putain, je veux pas te voir mourir. C'est toi qui m'abandonne. » Elle claque, du haut de ses dix-sept piges récupérant son sac à dos et ses godasses trop petites. Oh, ce n'est pas la première fois qu'elle lui fait le coup. Et demain, elle sera de nouveau là. Après avoir boudé sa colère auprès du reste de la population de l'ombre. Si elle avait sut, qu'il n'y aurait pas de demain. Si elle avait sut, qu'elle la retrouverait sans vie ce matin là. Lui laissant comme sésame d'entrée dans une vie nouvelle, son identité, son histoire. Lui offrant sa vie, parce qu'elle n'avait plus la force de vivre la sienne.

[ des bulles d'or pleins
les cheveux
tu troques ton âme contre
des confettis de diamants ]

Peut être que Franny ne voulait pas ça pour elle, mais Rosalee ne peut plus rester dans la rue, aimer, être aimé et abandonné. Alors elle récupère les papiers de Frances, la lettre et quelques bibelots dont le pendentif qu'elle porte toujours, celui que sa mère biologique a laissé dans le couffin quand elle l'a donné à l'adoption. Une petite pierre d'un vert sombre. Ses papiers finissent brûlés dans une poubelle à la sortie de la ville. Le reste elle improvise. (…) Un toc, deux toc sur une porte immense, le petit cœur de Rosa se serre, elle se répète dans sa tête qu'elle est Franny maintenant, qu'elle est Frances. Elle se refait la vie de son amie, les détails qu'elle lui a raconté tout le long de leurs conversations nocturnes. Elle se persuade qu'elle ressemble assez à Frances, les même cheveux sombres, les mêmes pommettes et les mêmes lèvres généreuses. La même bouille boudeuse, en toutes circonstances. « Je m'en occupe Ginny, occupez vous des fleurs. » Scande une voix douce, avant même l'ouverture de la porte. Une jolie voix de maman. La porte s'ouvre trop rapidement pour que Rosalee est le temps de prendre peur, elle qui sentait son coeur partir vers la fuite. Et c'est nez à nez avec une grande brune qu'elle se retrouve. Les mots manques, le silence est lourd. « Frances ? »  Explose la jeune femme, les larmes dans le creux de ses grands yeux clairs. « C'est … Franny maintenant. » Ose-t-elle dire la voix en trémolo. La jeune femme fonce vers celle qu'elle croit être sa fille, alors qu'elle n'est qu'une usurpatrice. Elle la serre dans ses bras si fort, que Rosalee en perd presque le souffle. Mais ce qui la frappe, c'est la chaleur douce des bras d'une maman. (…) Elle n'a pas eut le temps de vivre longtemps avec cette nouvelle famille, quelques mois seulement avant l'ouragan qui emporta toute la famille, le père, la mère et le petit frère qu'elle s'était trouvé. C'est lorsqu'un notaire lui annonce qu'elle est l'unique héritière d'une fortune colossale et actionnaire majoritaire d'une compagnie aérienne, elle se rend compte qu'elle ne peux plus revenir en arrière.  Cinq ans, qu'elle vit dans le mensonge, cinq années solitaires.

Welcome here, darling.  
Je te réserve la belle Adele pour cinq jours.

Je te remercie ma belle.

ADELE ! Et ce prénom !
Bienvenue et bonne continuation pour ta fiche !

oooow ton vava est tout choupinou
bienvenue à toi

Je vous remercie pour l'accueil.
et Keira se fait trop rare maintenant, je l'aime, bon choix.

je te remercie, contente que le perso plaise déjà.

Je suis en amour avec ce personnage, la pauvre gamine.
J'aime toujours autant ton style, ma belle. Je te valide avec plaisir.

je te remercie ma belle.

Bienvenue parmi nous